La Troupe

Avant d'aller plus loin, la troupe d'A Tous Les Temps tient à se présenter :

Clotilde-la-Sage

Il faut citer d'abord la très noble figure
De celle qui donne le « la » et qui bat la mesure.
C’est Clotilde-la-Sage dont la vielle magique
Laisse échapper des airs on n’peut plus mélodiques.

Elle a dans sa besace mille refrains et couplets…
De la bonne harmonie, c’est elle qui tient la clé !

Il lui faut du talent, nous le reconnaissons,
Pour que toute notre troupe avance à l’unisson ;
De la patience aussi pour nous faire acquérir
Les bases de la musique, des croches jusqu’aux soupirs.
Aussi nous te rendons un chaleureux hommage,
A toi, chère ménestrel(le), à toi Clotilde-la-Sage.

Colin Joli Coeur

Voici le beau Colin qui, le cœur sur la main,
Se tient prêt à défendre la veuve et l’orphelin.

Ce costaud sympathique, gros mangeur, grand buveur ;
S’avère, dans les tournois, être un fameux jouteur.
Quand sur son destrier, ce chevalier s’élance
Malheur à l’adversaire que va frapper sa lance !

Adepte du corps à corps, pas seulement sur la lice,
Où viennent l’acclamer toutes ses admiratrices,
Colin, dit joli cœur, choisit pour ses exploits
D’autres champs de batailles pour de galants tournois,
Car ce sacré soudard amateur de bonne chère,
Apprécie également la féminine chair.

Oui, Colin joli cœur, en parfait chevalier,
Ne néglige jamais le repos du guerrier.

Grand Jean

Quant à ce fier gaillard, c’est Grand-Jean qu’il se nomme
Admirez-le, mesdames, n’est-ce pas là un bel homme ?
Quand dessus les tréteaux, il revêt froc ou bure,
Il faut bien reconnaître qu’il ne manque pas d’allure !

Mais on sait que l’habit jamais ne fait le moine,
Aussi ce faux bigot cache-t-il sous sa soutane,
Un corps digne d’Apollon et des bras de lutteur
Qui font de cet acteur un excellent bretteur.

Ce solide briscard, sans peur et sans reproche,
Redouté pour sa lame bien au-delà de Loches,
Pouvant frapper d’estoc aussi bien que de taille,
A été surnommé la terreur des batailles.

Pourtant ce Grand-Jean là, licencié ès combats,
Sait manier également l’équerre et le compas,
La scie et le rabot, la plane et l’égoïne
Pour fournir à la troupe décors et figurines.

Tiphaine

Et voici maintenant Tiphaine à la voix d’or,
Dans ce corps si gracile se cache un vrai trésor.
Quand ils l’entendent chanter, les rossignols se taisent,
Les océans se calment, les tempêtes s’apaisent.

 
Comme les sirènes jadis qui séduisirent Ulysse,
Cette fée est capable, grâce à ses vocalises,
De tenir sous son charme les bêtes et les humains ;
Méfiez-vous, braves gens, de son chant cristallin !
Cette fille de Melpomène, avec ses mélodies,
Peut vous faire entrevoir les portes du paradis !

Outre son art du chant qui frôle la perfection,
Notre dame Tiphaine a une autre fonction,
Elle est dans cette troupe chargée des écritures,
Si vous vouliez manants, ce soir, par aventure,
Rejoindre notre groupe, alors consultez-la,
Tiphaine vous renseignera ! Surtout n’hésitez pas !

Fredebert

Tiré à quatre épingles, l’élégant Fredebert
Est aussi réputé pour ses belles manières.
Rien qu’en le regardant, vous l’aviez deviné !
Pour ses habits de scène, par ses soins dessinés,
Il recherche les tissus les plus riches qui soient,
Le drap ou l’étamine, le velours ou la soie.

Ses pourpoints bien coupés s’ornent de broderies

Et se doublent de vair, parfois de petit gris.

C’est ce fringant jeune homme, soucieux de coquetterie,
Qui se charge de créer toutes nos chorégraphies ;
Un maître de ballet qui règle avec patience,
Nos branles, nos pavanes, nos rondes, nos contredanses.

Il dirige également nos combats à l’épée,
Nos luttes et nos cascades, nos chutes simulées.

 

Cateline

Elle, c’est Cateline, à la démarche alerte,
L’œil toujours aux aguets, cheveux bruns mais main verte.

Dès le printemps venu, elle délaisse la troupe
Pour chercher dans les champs ou bien le long des routes,
Les herbes salutaires, les simples et les racines
Afin de fabriquer de savantes médecines.

Elle sait, de chaque plante, les bienfaisantes vertus,
Celles qui soignent les fièvres et le mal des ardents,
La danse de saint-guy et les rages de dents.
Grâce à ses élixirs et ses savants breuvages
Sortis de ses cornues, elle apaise, elle soulage.

Et ici sur les planches, elle continue son art,
Soignant les maux de l’âme, chassant le désespoir,
Car c’est par le rire et par la comédie
Qu’elle efface dans les cœurs peine et mélancolie.

Amuser, divertir, jouer quelque bouffonnerie,
Contre le mal de vivre, c’est la seule thérapie !

 

Gautier

Enfin voici Gautier qui, malgré son pied bot,
N’a jamais les deux pieds dans le même sabot
Surtout lorsqu’il danse le branle ou la carole
La tresque ou l’estampie ou bien la farandole.

Et trois pas en avant, deux pas sur le côté,
En dehors, en dedans, cabriole, grand jeté…
A jouer avec ses jambes, il prend vraiment son pied.

Hardi et téméraire notre beau comédien,
Bravant le ridicule, ne recule devant rien,
Et depuis quelque temps il s’est mis dans la tête,
De vouloir, à son tour, pousser la chansonnette,
N’ayant aucun souci des tympans délicats
Auxquels il a causé déjà bien des dégâts.

Comme à nos amuseurs il fallait un meneur
Qui sache dans la troupe garder la bonne humeur,
Eviter les conflits, régler les différents,
Ses amis l’ont choisi pour être leur président.
Une tâche qu’il remplit avec grande conscience,
Aussi mérite-t-il notre reconnaissance !